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Mercredi, 22 Septembre 2010 - Les tombes des orphelins enterrés à Antoura

 

Antoura

 

Il y a cinq ans, Missak Keleshian a découvert, dans le cimetière du collège St. Joseph à Antoura, les tombes des orphelins qui avaient survécu au Génocide et étaient victimes du plan qui était tracé au Liban et qui les obligeait à devenir Turcs. On peut arriver à cette place en prenant la route principale de Kaslik et tournant à droite et allant droit à 3.5 km de la place publique Présidence. Mercredi, le 22 septembre 2010, à 5 h de l’après-midi, on a inauguré un monument devant lequel on a dit la messe de requiem. La communauté arménienne du Liban a participé en grand nombre, en signe de respect.

 

A cette occasion, le secrétaire général de la congrégation de Bzommar, le Père Nareg Louissian a adressé aux gens présents un discours que nous présentons ci-après :

 

« Ni feu ni épée et ni eau ne peuvent nous séparer de notre foi. Vous nous torturez mais nous endurons tout en ayant votre épée sur nos cous ».

C’est en s’inspirant de l’esprit de la lettre envoyée par le roi de Perse Hazgerd des martyrs de la bataille de Vartanantz, que les Arméniens d’Arménie occidentale étaient guidés après 15 siècles en refusant cette fois-ci la politique qui les obligeait à devenir Turcs et qui était planifiée et exécutée en 1915 par les fédéralistes.

Parce qu’il n’y a pas un amour plus noble et un attachement plus sublime que ceux que l’homme nourrit envers sa nation et sa foi.

Et je vais ajouter en affirmant que nous allons avancer par cette devise pour des millénaires durant lesquels ni les « pactes »  entre les Arméniens et les Turcs et ni la politique de mondialisation qui menace le 21ème siècle ne vont pouvoir nous empêcher de réclamer nos droits desquels témoigne cette foule immense qui est là aujourd’hui pour renouveler son vœu et pour dire, au su du monde, que ni l’espace de temps et ni les changements politiques ne peuvent nous empêcher de réclamer nos droits jusqu’à ce que notre Cause parvienne à sa fin logique.

Lors du Génocide, le gouvernement turc a déporté par force environ 600000 Arméniens de leur pays d’origine à la Mésopotamie et la Syrie.

Pendant le trajet, la grande partie des déportés a été massacrée par les massacreurs turcs, tandis que d’autres étaient victimes de la faim.

Et ceux qui habitaient en Syrie, au Liban et en Egypte ou qui sont allés aux pays européens et en Amérique étaient devenus les réclamants de la Cause Arménienne.

C’est dans le collège St. Joseph situé dans la jolie région d’Antoura au Liban, que l’événement le plus triste et le plus tragique a été inscrit sur une des pages de l’histoire du peuple arménien.

Dans ce lieu, un grand crime planifié et organisé a été commis par les Turcs contre tous les Arméniens. 300 enfants et adolescents innocents arméniens étaient privés de l’amour et de la tendresse de leurs parents ainsi que de leur patrie et la foi chrétienne. Ils leur ont interdit de parler la langue arménienne emplie de l’esprit de St. Mesrob pour qu’ils obligent ces orphelins innocents et délaissés de la nation arménienne à devenir Turcs.

Voici 95 ans ont passé et nous nous sommes rassemblés ici pour dire la messe de requiem et pour allumer des bougies afin de renouveler ensemble notre vœu de tenir bon sur le testament d’un million et demi de martyrs.   

Cette pierre à croix (khatchkar) sculptée finement et venant de la patrie, est et va rester comme le témoin et le symbole de l’amour que le peuple arménien éprouve pour sa nation, son église et sa culture.

Cette pierre à croix symbolise l’immortalité, l’espoir et l’éternité du peuple arménien.

Le 24 avril n’est plus pour nous, les Arméniens, un mois de deuil et de lamentation seulement, mais c’est pour vivre et survivre. Il symbolise la victoire parce que l’adversaire n’a pas pu réaliser son plan inhumain et n’a pas pu rayer notre race et notre patrie de la carte.

Ecoutons l’appel de nos innombrables martyrs qui nous disent : « unissez-vous, les Arméniens, et soyez forts », parce que quand notre peuple pense, travaille et lutte ensemble, il va certainement vaincre et il va s’immortaliser comme le poète Yéghiché Tcharents avait prophétisé en disant : « Vous, les Arméniens, votre seul salut est dans votre force unie ».

Chers compatriotes, nous sommes une seule nation. Chacun de nous a hérité de la mère patrie cette appartenance à une seule nation et celle-ci va sauvegarder les Arméniens de la Diaspora. L’union doit devenir radicalement une façon de penser et une manière de travailler pour notre peuple.

Par conséquent, en restant fidèles au testament de notre histoire, disons que nous sommes un peuple qui parle une langue et a une patrie et fait une réclamation et que nous sommes unis. Et décidons d’avancer par cet idéal en écoutant l’appel des martyrs du monde et de nos martyrs qui ont versé leur sang pour la patrie et avancer pendant des siècles tout en prenant la décision de « vaincre la mort par la mort ».

Et vous, les jeunes Arméniens, qui êtes l’espoir et l’avenir de la patrie et de la nation arménienne, aimez la patrie, la langue maternelle et la littérature arménienne et haussez la dignité nationale et gardez pures les meilleurs héritages nationaux. C’est dans ces conditions seulement que nous faisons échouer les plans inhumains de Jamal Pasha et de Halide Edip Hanimin ainsi que d’autres ennemis. C’est dans ces conditions seulement que nous allons être capables de guérir les plaies profondes du peuple arménien.

« Que le souvenir des hommes vertueux soit béni, Amen ».

 

          

 

 

 

 

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