Il fut un des plus grands Patriarches de la maison d'Ardzivian. Juriste, poly-glotte et en plus jouissant d'une renommée de sainteté, de son vivant, comme après sa mort. Le peuple pieux lui attribua des miracles... On dit, que deux ans après son décès, ayant ouvert son tombeau, on y trouva son corps intacte.
Deux faits saillants l'ont profondément marqué: d'abord ce furent les persé-cutions des années 1828-1830, les plus féroces parce que les dernières, contre les Armé-niens Catholiques de l'Empire: 26 pauvres prêtres, fuyant la mort, vinrent se réfu-gier à Bzommar, où ils furent reçus à bras ouverts par leur Patriarche. Leur présence greva de dettes l'économie déjà précaire du couvent et l'on dût, ce qui était encore plus grave, renvoyer les séminaristes chez eux, faute de les pouvoir nourrir.

A ces souffrances vint se greffer la détresse du peuple libanais et tout particu-lièrement des gens de Kesrouan, lorsque l'armée ottomane, pourchassant les troupes d'Ibrahim pacha d'Egypte, bombarda Jounieh
Grégoire VI envoya ses émissaires auprès de son ami l'Emir Béchir II, l'allié d'Ibrahim pacha, pour sauver, si possible, les couvents et les villages du Kesrouan des pillages et des massacres (1840). Les historiens disent qu'il a même offert sa vie pour le salut de ses fidèles.