Il fut de ces Patriarches, que la violence des persécutions obligea à restreindre ses activités extérieures,à s'organiser intérieurement et à s'adonner à des travaux d'embellissement du siège patriarcal.
Au temps de Mikaèl III, le couvent de Bzommar n'avait pas encore son église, on se contentait de la petite chapelle. Les grandes cérémonies, les funérailles, les con-sécrations de Patriarches et d'Evêques, leurs élections se faisaient dans l'église du monastère de Kreim.
Mikaèl III amassa péniblement les fonds nécessaires pour bâtir son église et les travaux démarrèrent. La construction dura six ans (1765-1771). Par la suite, d'autres constructions vinrent embellir le Couvent, si bien que le missionnaire Pietro di Moretta estimait, que le siège patriarcal de Bzommar était, en 1776, l'édifice "incon-testablement le plus grandiose des montagnes d'alentours".

Tout Patriarcat arménien, selon la tradition ancestrale, se devait d'avoir sa propre congrégation de missionnaires, qui desservent le siège patriarcal et œuvrent dans ses territoires sous l'ordre du Patriarche. Mgr Ardzivian, qui fut le co-fondateur de l'Ordre Antonin Arménien, avait espéré en faire l'Institut de son Patriarcat. Mais les Antonins Arméniens préférèrent rester un Ordre à part, sous l'obé-dience de leurs supérieurs, plutôt que de servir d'Institut aux Patriarches, préférant leur procurer des missionnaires et même des Patriarches plutôt que de leur apparte-nir... C'est ce même esprit d'indépendence outrancière, qui malheureusement causa leur perte, car ils furent supprimés par ordre du S. Siège, après 150 ans d'existence.