Annoncé par le pape Jean-Paul II et confirmé par Benoît XVI, le 2ème synode pour les évêques d'Afrique s'est tenu à Rome du 4 au 25 octobre 2009. Il avait pour thème : "L'Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix". Plus de 244 pères synodaux, dont près de 200 évêques des 53 pays du continent africain, se sont réunis au Vatican pour étudier la mission de l´Eglise en Afrique. L’Église Arménienne Catholique d’Alexendrie était représentée par Son Excellence Mgr. Krikor-Okosdinos COUSSA, qui a fait une intervention durant ce synode. Ainsi, nous publions la déclaration de Son Excellence.
Intervention de Mgr Krikor-Okosdinos COUSSA, Évêque d’Alexendrie des Arméniens Catholiques (ÉGYPTE)
Je voudrais partager avec vous le témoignage que donne l'Église arménienne, qui depuis le génocide de 1915, est présente dans le monde entier par sa diaspora. En 1915, les ottomans, poussés par la jalousie, ont massacré le peuple arménien présent en grande Arménie et en petite Arménie (Turquie). Un million et demi de personnes ont péri dans ce génocide.
Les arméniens sont partis et se sont dispersés, d'abord au Moyen-Orient et ensuite dans le monde entier. Partout où elle s'est implantée, l'Église arménienne a été accueillie et a emporté avec elle sa langue, sa liturgie, sa foi, ses traditions et sa culture.
En 2001, nous avons célébré les 1700 ans du baptême de l'Arménie, et le Pape Jean-Paul II a béatifié l'Archevêque de Mardine, Ignace Maloian, qui, à la tête de son peuple, a donné sa vie pour ne pas renier sa foi dans le Christ.
À l'heure où se tient ce synode, c'est-à-dire 94 ans après ce massacre, suivant l'appel du Christ à pardonner à ses ennemis, les dirigeants de l'État arménien ainsi que les chefs des Églises arméniennes (catholique, orthodoxe et évangélique) accomplissent un acte de pardon public envers les turcs. Nous le faisons en demandant aux turcs de reconnaître le génocide, de rendre hommage aux martyrs et d'octroyer aux arméniens leurs droits civils, politiques et religieux. Le chemin de la réconciliation a déjà été entamé entre les deux États.
Pour cela, j'en appelle aux dirigeants politiques afin qu'ils soutiennent notre cheminement auprès des turcs, avec l'Église universelle et l'Église africaine en détresse.