L'Archevêché arménien catholique de Constantinople fut érigé en 1830, après l'émancipation de la communauté arménienne. Mais, comme Mgr Ardzivian en son temps, il ne fut pas reconnu par les autorités ottomanes, et la communauté armé-nienne catholique dût élire un second représentant, un " patrik ", agréé par la Sublime Porte.
Ces deux pouvoirs superposés à Constantinople même et en parallèle avec celui déjà existant à Bzommar, furent finalement unifiés en la personne de l'archêveque de Constantinople Mgr Hassounian, qui succéda à Grégoire VIII, en 1866. Le siège primatial de Constantinople fut alors supprimé, ses diocèses furent rattachés à ceux du Patriarcat, le siège patriarcal fut transféré dans la capitale ottomane, en 1866.
Ainsi se réalisait le vieux rêve de Mgr Ardzivian.

Mais cette union, tant souhaitée, des deux sièges sous un seul chef religieux, fut troublée par une discorde très profonde, qui secoua la communauté arménienne catholique de l'Empire. La publication de la Constitution Apostolique " Reversurus " du Pape Pie IX, en 1867, en fut l'occasion. " Reversurus " dictait une nouvelle régle-mentation des affaires ecclésiales au sein de la communauté arménienne catholique et en excluait la participation des laïcs, contrairement à la tradition nationale.
Ces troubles, comme une trainée de poudre, se propagèrent de Constantinople jusqu'aux coins les plus reculés de l'Empire. Mgr Hassounian, par amour de la paix, présenta sa démission et se retira à Rome en 1877, où, pour ses services ren-dus, le Pape Leon XIII l'éleva à la dignité de cardinal, le premier parmi les siens.